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L’histoire de Winogradsky
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On savait extraire le nitrate des sels contenus dans le fumier mûr avec un rendement lui aussi excellent. On savait de façon industrielle procéder à la transformation nitrate de calcium (-salpêtre) extrait du sol en nitrate de potassium, forme utile du nitrate pour la fabrication de la poudre.

D’autre part, les salpêtres étaient connus comme nutriment des plantes depuis fort longtemps mais l’explication scientifique datait des travaux des agronomes du début du XIX° siècle : Alfred Thaer, Mathieu de Dombasle, Christophe Joseph Boussingault et des chimistes Justus von Liebig, Raulin, …

L’explication de la nitrification était qu’en présence d’ammoniaque, de matière organique bien évoluée, d’une certaine humidité, en présence de calcaire et sous abri, une réaction chimique avait lieu par laquelle NH4+ était oxydé en NO3-. Jusqu’en 1877 on pensait que ce phénomène n’était que chimique. La théorie pastorienne montrant que les bactéries sont de puissants agents de transformations chimiques de la matière invitait à reconsidérer les causes de la nitrification.

On savait d’autre part que la percolation des eaux d’égout sur un sol sableux s’accompagnait de dépollution et de nitrification de l’ammoniaque. C’était même la présence de nitrate qui était le critère d’une bonne qualité d’épuration – (travaux connus d’Adolphe Mille au service des Eaux de la Ville de Paris).

Schlœsing et Müntz, deux chimistes français, démontraient en 1877 que la nitrification était l’œuvre de bactéries du sol, expérience mémorable qui consistait à comparer la nitrification dans une colonne de sol normal et dans une colonne de sol soumis à divers traitements de stérilisation : formol, chaleur ; réensemencé, le sol stérilisé reprenait son pouvoir nitrifiant.

Les germes en cause n’étaient pas connus, mais il semblait évident aux microbiologistes qu’il s’agissait de germes normaux des sols au métabolisme habituel basé sur l’assimilation du carbone, la nitrification étant une réaction simultanée à l’assimilation du carbone. On pensait ainsi parce qu’il était d’une très grande évidence que les terres nitrifiantes étaient précisément des terres riches en matière organique, en humus. Les eaux d’égout elles-mêmes qui nitrifiaient si bien sur les champs d’épandage de Gennevilliers, n’étaient-elles pas avant tout des eaux chargées en pollution organique ?

 

Webmaster: Lloyd Ackert, Ph.D.
History and Politics, Drexel University, Philadelphia, PA 19104
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